Avec mars, nous rentrons au printemps et le nouveau cycle commence ! Fini les longues journées froides d'hiver sans luminosité, les beaux jours s'installent, le soleil revient, et avec lui notre énergie créatrice du début de printemps.
Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, le printemps est considéré comme une saison de renouveau et de réveil. C’est le moment où la nature reprend vie après l’hiver et où les énergies commencent à remonter. Durant cette saison, l’énergie vital Yang, associée à la chaleur, à la lumière et à l’activité, augmente petit à petit. Ce phénomène énergétique favorise la croissance, la digestion, l’élimination des toxines et le renouvellement des cellules. C’est pourquoi le printemps est associé au foie et à la vésicule biliaire, des organes clés pour la circulation de l’énergie vitale et l’élimination des toxines.
Le printemps est également considéré comme une saison de transition, où les énergies du foie et de la vésicule biliaire peuvent être facilement perturbées. Cela peut se manifester par la fatigue, des maux de tête, des ongles plus cassants et par des perturbations émotionnelles : colère, ressentiments, irritation, …
La Médecine Traditionnelle Chinoise conseille de soutenir le foie et la vésicule biliaire au printemps en consommant davantage de légumes verts, d’herbes aromatiques et de graines germées. Il est important de consommer suffisamment d’eau afin de faciliter l’élimination des toxines. Enfin, la pratique d’une activité physique comme le Yoga ou Qi Gong peut aider à mieux traverser cette saison.
Selon Ayurveda, le printemps est dominée par les éléments terre et air. En effet, c’est le moment où la nature se réveille, où les plantes sortent de la terre et bourgeonnent.
La science ayurvédique des saisons, ritucharya, établit le lien entre l’équilibre des doshas dans le corps, vata, pitta, kapha, et la saison.
Afin de mieux comprendre les recommandations de l’ayurveda au sujet du printemps, il faut tout d’abord détailler ce qu’est le kapha.
Le kapha est la proportion entre les éléments terre et eau. C’est ce que nous appelons le « flegme » dans la médecine humorale occidentale. Ce rapport entre l’eau et la terre est un gradient de viscosité. Le kapha est décrit comme lourd, lent, froid, onctueux, mou, dense, doux, stable, épais, et trouble. C’est une matière réelle, qui donne sa structure au corps et qui permet la cohésion, la protection et la lubrifications des organes. C’est également un stock d’énergie disponible. Le kapha est présent majoritairement dans le haut du corps (cerveau, langue, gorge, poumon, cœur, estomac), on le retrouve aussi dans le liquide des articulations, et circulant dans tout le corps par le réseau des mucosités, de la lymphe et des graisses. Sa proportion en nous évolue au cours du temps, en fonction des saisons.
L’hiver, froid et statique, a permis l’accumulation du kapha dans l’organisme qui culmine en quantité en début de printemps. Notre corps a fonctionné comme un entrepôt de stockage de graisse et de flegme. Lorsque les températures s’adoucissent, quand la nature reprend vie, notre corps aussi réactive son métabolisme, et le kapha accumulé commence à se liquéfier afin d’être drainé.
En étant drainé naturellement vers l’estomac, il risque d’étouffer l’activité du feu digestif, jatharagni, et ainsi diminuer notre capacité digestive. Ainsi, le printemps, vasanta, est une saison marquée par un feu digestif faible : mandagni.
La première des recommandations ayurvédiques concernant le printemps est donc celle-ci : veiller à aider l’activation du feu digestif. Pour cela, on peut s’aider dans notre alimentation, d’épices aux pouvoirs apéritifs et digestifs comme le gingembre, le fenouil, le basilic ou le poivre.
Le kapha étant lent et statique, c’est le moment, afin d’aider son drainage, de bouger, de faire des activités physiques, particulièrement le matin, où celui-ci est le plus fort dans le corps, accumulé par une nuit de sommeil. C’est le moment de faire des balades dans la nature, de se recharger en énergie solaire, d’éviter de répondre à l’appel du lit l’après-midi.
Sur le plan diététique, les goûts à privilégier pour diminuer le kapha sont les goûts amers, astringent et piquant. Il faut éviter le sucré, le salé et l’acide, qui l’augmentent.
Ainsi, le printemps est un moment privilégié pour la détoxination ayurvédique.
L’amertume des légumes, celle des endives, des épinards, indiquent souvent leurs vertus dépuratives et purgatives. Les propriétés diurétiques des choux et des asperges par exemple, permettent au kapha d’être drainé. Enfin, le piquant, que l’on retrouve non seulement dans les navets, les radis, mais aussi dans de nombreuses épices (gingembre, poivre noir, poivre long, moutarde, piment, etc), « chauffe » l’organisme, et active la digestion.
Le Yoga aide à traverser cette période de transition, à détoxifier le foie, à stimuler le système digestif, à combattre l’immobilité et à stimuler l’énergie vitale.
Le nettoyage du printemps est favorisé par la pratique des kriyas, techniques yogiques de purification comme : Shank Prakshalana (le nettoyage de l’intestin), Jala Neti (le nettoyage du nez avec de l’eau salée), Hrid Dhauti ou Jhiva Dhauti (le grattage de la langue à jeun avec un gratte-langue pour éliminer les toxines), Kapalabhati, Uddiyana bandha, Agnisara kriya.
La discipline de l'hygiène quotidienne, nommée « Dinacharya », doit être respectée plus particulièrement pendant cette période.
Les postures de Yoga à privilégier pendant cette période sont : Surya Namaskar (Salutation au Soleil), Marjariasana (posture du chat), les torsions, Trikonasana (triangle latéral), Apanasana (posture genoux-poitrine) pour stimuler le système digestif et la circulation d’énergie vitale.
Le printemps est également une période de reconnexion avec la nature et de respirations purifiantes comme Kapalabhati (respiration du feu) ou Nadi Shodhana (respiration alternée).
Il n’est pas obligatoire de s’engager pleinement dans cette routine, il faut essayer simplement de faire de votre mieux. Un effort soutenu et intentionnel est nécessaire pour améliorer sa qualité de vie.
En phytothérapie, les plantes les plus connues, particulièrement adaptées pour protéger et détoxifier le foie, qui contribuent au bon fonctionnement hépatique sont : Desmodium, Romarin, Chardon marie, Artichaud, Radis noir, Pissenlit, Aubier de tilleul.
Si vous avez besoin d’un coup de pouce ou des questions, contactez-moi : evsyogamed@gmail.com. Je vous répondrai avec plaisir et, si besoin, je vous aiderai à trouver un programme adapté pour vous. Vous pouvez aussi participer à mes cours de yoga en plein air ou à mes cours particuliers ou semi-particuliers (2 ou 3 personnes).
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